"Révélations" a été écrit en partie dans les bars de Prague. Il a été publié de manière indépendante en 2018 dans 4 librairies à comité de lecture et plus d'une centaine de librairies en ligne. 

Synopsis  

​En 2030, l’Union Européenne est tombée, les Etats-Unis ont implosé et dans l’ombre croît un géant géopolitique. Tout comme ses voisines occidentales, Prague subit l’effet conjugué d’une crise climatique, énergétique et politique. Dans un monde où les démocraties s’effondrent les unes après les autres, Vilem, journaliste praguois trentenaire, dérange par ses écrits polémiques. Tout en luttant contre ses propres démons, il est plongé dans un complot gigantesque qui cache une réalité encore plus sombre. Les événements s’enchaînent de manière étrangement méthodique. Cette décadence générale est-elle organisée ? Par qui ? Pour qui ? Et si le vrai combat était à mener de l’intérieur ? 

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Extrait 1

Zone industrielle Nord - Prague, le 1er Avril 2030.

De grands bacs noirs opaques étaient disposés sur trois rangées de chariots métalliques. Vilem s’était placé à l’avant de la remorque, entre la cabine et la marchandise en espérant naïvement que le froid y serait moins saisissant. Mais la réalité s’était avérée bien différente. Au-dessus de lui, un écran digital affichait -10°C. Vingt minutes étaient nécessaires pour sortir de la ville et le double pour quitter le pays. L’impatience guettait déjà, impuissante devant une horloge ankylosée. Le froid gelait aussi bien la matière que le temps. L’idée du schnaps avait été brillante, l’eau-de-vie l’aidait à maintenir la température de son organisme et éviter une hypothermie foudroyante. Cela lui permettait de se projeter, de s’imaginer déjà dans la cabine, membres serrés, réchauffés par l’air brûlant balancé par le radiateur. Mais las de combattre, Vilem avait fini par somnoler, réveillé en sursaut par son thermomètre biologique qui l’exhortait à se frotter les membres pour faire naviguer le sang dans ses vaisseaux. Il fallait quelquefois stimuler la vie pour éviter qu’elle se taise.

Le moteur du camion se mit à tousser, en faisant trembler l’ensemble du chargement. Puis tout s’immobilisa et l’obscurité totale s’accompagna d’un silence intégral. Vilem, dans un état quasi-apnéique, consulta sa montre. 21 heures. Ils étaient encore loin de la frontière. Discrètement, il inséra la main dans son manteau et chargea son arme. Un léger cliquetis, trop bruyant à son sens, résonna dans la remorque. Quelques secondes plus tard, les deux grandes portes s’ouvrirent. Un grésillement de talkie-walkie retentit et la remorque ploya légèrement, décrochant un bruit hydraulique aux essieux. Vilem n’était plus seul. Un faisceau de lampe parcourut la marchandise sans qu’il ne voie son porteur. Il restait campé, recroquevillé sur lui-même, recouvert d’une illusoire cape d’invisibilité. L’intrus ouvrit les bacs de la première rangée puis s’avança méthodiquement vers la suivante. Vilem retenait sa respiration. Il avait l’impression que le sang allait jaillir de ses tempes à tout moment. L’indésirable visiteur avait terminé d’examiner la deuxième rangée lorsque Vilem fut pris d’un violent spasme et fut contraint de relâcher un peu d’air emprisonné dans ses poumons. Un nuage de vapeur se propagea lentement dans l’air en s’atténuant à mesure qu’il avançait. Les mouvements s’arrêtèrent.